Aller à la piscine, manger au restaurant, se vautrer devant la télé, lire le journal, jouer à la pétanque .... C'est fou, toutes ces activités. Oui c'est ça, ils sont fous ces humains. Et c'est ça qui est si fascinant chez eux. C'est pourquoi, en cette matinée bien trop lumineuse, j'étais heureuse. Parce que le Directeur, ce fou de Directeur, allait me permettre de me sortir de mon ennui. Du camping. Ah, j'en ai entendu parler du camping. Chamallows, saucisses, grillades, histoires qui font peur, treck dans la forêt .... Tant de chose que je voulais faire et que je vais donc pouvoir essayer. Et le meilleur dans tout ça, c'est que les humains seront de la partie ! Si ce n'est pas magnifique ça ! C'est pourquoi, en cette matinée trop lumineuse, je me préparais. Comme d'habitude, j'ai enfilé en grognant cet uniforme bien trop clair. Comme d'habitude, j'ai attrapé ma sacoche de cuir qui pendouillait à mon lit. Puis, je me suis élancée dehors.

Ah, cette douce souffrance que vous ressentez lorsque les pores de votre peau sont en train de brûler au soleil ... En fait, un camping en plein jour n'était peut être pas une bonne idée. A peine avais-je fait 5 mètres à l'extérieur que mes jambes se dirigeaient vers l'ombre la plus proche. Mais non, je ne faillirai pas. Pas encore. Après quelques minutes de marche funèbre, j'étais enfin arrivée à destination. Je suis rentrée dans la première tente qui était à ma portée, trop désireuse d'échapper aux rayons du soleil. Le problème, c'était de savoir si cette tente avait déjà été colonisée.

Vide. Bingo. Me voilà en terre inconnue. Affichant un sourire radieux sur mes lèvres, je me suis mise à explorer mon futur logis. Bon d'accord, je suis sûre que vous pensez que je suis folle et que regarder le moindre recoin d'une tente de quelques mètres carrés ça sert à rien, mais moi, j'aimais bien ce petit moment de pur découverte. D'ailleurs, je vis que les sacs de couchage étaient déjà disposés. Voilà qui était très prévenant et gentil de la part du directeur. Etant arrivée la première, j'eus l'honneur de choisir mon duvet. Je pris celui le plus au fond, à droite. Loin de l'entrée et son aveuglante lumière. Je me suis laissée tomber dessus en ronchonnant, parce qu'il fallait bien que je me plaigne. Autant le faire alors que personne n'arrivait.

- Quelle idée d'organiser un évènement pareil en plein jour.

J'ai sorti un paquet de chamallow de mon sac, et j'ai commencé à en manger un, tranquillement, en attendant que mes colocataires d'un week-end entrent dans mon logis. Car oui, désormais, c'était le mien.

Je ne suis pas restée seule longtemps. A peine avais-je enfourné la délicieuse et fondante sucrerie que quelqu'un apparut. Ou quelque chose. En fait, j'ai encore un doute. C'était vert. Vert et très long. Malgré ma culture et ma science qui s'étale à l'infini, je n'avais pas la moindre idée de ce que cela pouvait bien être. Puis l'illumination. La chose releva la tête. Ouh. C'était bien quelqu'un alors. Quelqu'un qui pénétra dans la tente et la salua d'un air étonné. Bon, c'était une vampire. L'uniforme le certifiait. Mais elle sentait étrangement ... bizarre. J'en perdais mon vocabulaire. Elle paraissait être une simple vampire de rang C mais pourtant quelque chose clochait. Il y avait un truc derrière, qui sentait bon, et qui me rappelait une certaine personne dont je ne veux prononcer le nom sous peine que mes jours de camping soient gâchés. Bon et puis tant pis. Elle avait le droit de sentir ce qu'elle voulait après tout. Je la saluai à mon tour, un peu nonchalamment, un chamallow entre deux doigts.

- Yop. Etsuko Shinku. Et toi ?

Nul besoin de préciser que j'avais la flemme monstre de faire une présentation en bonne et dûe forme alors que j'étais en présence d'une congénère et qu'il faisait passablement chaud. Désolée pour la demoiselle, mais j'étais à mon maximum là. Et même pour ses beaux yeux d'or et ses cheveux trop fun, je pouvais pas faire mieux. J'aurai bien voulu commencer une conversation, mais des tonnes de questions débiles à propos de sa couleur de cheveux me venaient à l'esprit. Je préférais les garder pour moi. Oui, c'était sûrement plus sûr, et plus poli. Pour continuer dans ma lancée de bonnes actions, je tendis mon paquet de friandises vers la jeune fille en souriant.

- T'en veux un ?

Oui j'étais d'humeur généreuse aujourd'hui. Je voulais bien céder un de mes précieux trésors sucrés à une inconnue. A tout les coups, c'est à cause des cheveux verts ça.

HS : Et désolée de la mienne x_x